Interpellation du front commun syndical CGSP-CSC-SLFP- report du 23/05/2019

Madame la Bourgmestre
Mesdames/Messieurs les Echevins
Mesdames/Messieurs les Conseillers Communaux
Monsieur le Secrétaire Communal
Depuis plusieurs mois, le front commun syndical CGSP-CSC-SLFP représentant le personnel des 19 Communes, 19 CPAS, 5 Hôpitaux Publics du réseau IRIS et diverses associations Chapitre XII de la Région de Bruxelles-Capitale a entamé une longue marche pour porter les revendications bien légitimes des travailleurs de la fonction publique locale.
Parce que nous ne pouvons pas tolérer que le coût de la vie (loyers, nourriture, biens de consommation, éducation des enfants et bien d’autres encore…) empêche certains agents de vivre dignement :
  • Nous exigeons une revalorisation générale des barèmes de la fonction publique locale à hauteur de 10 % ; ce qui ne permettrait que de rattraper péniblement le retard encouru par rapport aux barèmes publics locaux en Wallonie et en Flandre.
  • Nous exigeons que les agents de niveau E soient placés dans les échelles barémiques de niveau D
  • Nous exigeons le retour de l’octroi de la programmation sociale (prime de fin d’année) là où elle a été retirée
Parce que nous ne pouvons pas tolérer que de nombreux agents sont engagés sous contrat de travail et que nombre de ces contrats les placent dans une situation précaire parce que peu stables (notamment les contrats liés à des subsides) :
Parce que nous estimons que la Région de Bruxelles-Capitale a besoin de services de qualité pour une population qui, dans de nombreux cas, nécessite une attention particulière :
Parce que notre Région doit être un opérateur puissant en termes de création d’emplois :
  • Nous exigeons une politique de statutarisation massive des agents dans la fonction publique locale
  • Nous exigeons des créations d’emploi qui résorberont partiellement le chômage mais qui permettront aussi une réduction du temps de travail avec maintien des acquis et une diminution de la charge de travail
  • Nous exigeons des conditions de travail qui assurent la sécurité des travailleurs et leur permettent de travailler avec une charge psychosociale raisonnable, sans voir apparaître le spectre du stress permanent et des burn-out à répétition.
Les travailleurs, nos affiliés, nos militants ne ménagent pas leur peine depuis le mois de juillet 2018 pour faire valoir leurs revendications. Leur détermination, qui est aussi la nôtre, et leur volonté ne font que s’accroître tant leur espoir est grand de voir aboutir les négociations que nous avons à mener avec les autorités politiques locales.
Nous avons déjà mené diverses actions : 10000 signatures dans le cadre d’une pétition auprès du personnel ; signatures remises au Ministre-Président en septembre 2018 au cours d’une action menée avec nos militants – action surprise à la Conférence des Bourgmestres toujours en septembre – arrêt de travail de deux heures largement suivi dans les administrations locales en octobre 2018 – journée de grève et manifestation début novembre 2018.
Et nous ne nous arrêtons pas en si bon chemin !!! Car nous sommes décidés maintenant à visiter tous les Conseils Communaux, nouvellement installés, pour interpeller les élus, tant de la majorité que de l’opposition.
Dès lors, Mesdames, Messieurs, nous vous demandons de prendre attitude par rapport à nos revendications ; une attitude responsable mais qui ne soit pas « une vaine valse autour du pot ». Cette position, vous devez la prendre au sein de votre formation politique mais aussi au cœur de ce qui fait la démocratie locale à savoir le Conseil Communal ici présent.
Nous vous demandons clairement de nous communiquer ce que seront vos choix politiques pour les six années à venir pour valoriser plus et mieux les travailleurs de vos pouvoirs locaux.
Nous vous remercions pour votre attention.
  • Réponse de Madame Sophie de Vos, Bourgmestre f.f.
1. revalorisation de 10 %
Qu'il faille réinvestir dans le personnel communal, nul n'en doute. 
Que le réinvestissement dans le personnel se fasse par une hausse de 10 % des salaires est une toute autre chose. L'exigence d'augmentation salariale n'est effectivement pas la seule voie dans laquelle la commune investit dans son personnel et un équilibre doit être budgétairement soutenable entre plusieurs actions : 
  • Auderghem a souscrit une assurance pension complémentaire pour ses agents contractuels - dont coût : plus de 210.000 €/an; 
  • depuis 2016, Auderghem a également quasiment doublé le budget formation; 
  • nous avons aussi commencé, dès 2018, à étoffer  le personnel  d'encadrement et d'expertise en soutien à l'organisation et aux collègues en contact avec le public et ce mouvement doit se poursuivre.
Enfin, vu le défi des pensions, accroître mécaniquement de 10 % les salaires, ce n'est pas simplement augmenter la charge budgétaire d' 1, 8 millions d'euros par an; ce sera bien plus eu égard à l'assurance pension complémentaire du personnel contractuel qui est proportionnelle à la masse salariale et des hausses de cotisations dues pour les pensions publiques qui ne cesseront de s'accroître et connaîtront un pic équivalant à plus des 2/3 de notre masse salariale dans les années 2030.
Nous ne rejetons pas  l'option de revalorisation salariale mais nous devons en mesurer l'ampleur au regard de tous les autres besoins en personnel que nous voulons rencontrer.
2. Mettre les agents de niveau E dans les barèmes des niveaux D
C'est une option que nous ne pouvons poursuivre car les agents de niveau D n'admettraient pas qu'ils soient payés au même barème que des agents de niveau E caractérisés par l’absence totale de diplôme. Auderghem a privilégié une autre voie : maintenir une porte d'entrée dans des emplois stables aux personnes dépourvues de tout diplôme, même primaire et leur créer une carrière leur permettant d'être chef d'équipe ou leur donner des formations qualifiantes leur donnant accès à des promotions à des niveaux supérieurs.
3. Prime de fin d'année
Auderghem paie à ses travailleurs aussi bien une prime de fin d'année qu'un pécule de vacances.
4. Politique de statutarisation
Auderghem est la commune qui, derrière la Ville de Bruxelles, statutarise le plus, dépassant les 40 % d'agents statutaires et engageant les actions pour essayer d'atteindre les 50 %.
5. Conditions de travail
Auderghem investit dans la sécurité de ses travailleurs : nous n'avons plus connu d'accident grave depuis près de 10 ans malgré un nombre de travailleurs à fonctions lourdes important (plus d'une centaine d'ouvriers et de fonctions à charge physique).
Quant à la charge psycho-sociale, Auderghem est la commune qui mène le plus d'analyses de la charge psychosociale des 19 communes. Rien que ces deux dernières années, 5 services ou unités opérationnelles ont connu une analyse de la charge psychosociale pour appréhender des problématiques très diverses, depuis le taux d'absentéisme (crèche Oursons), le turn over (urbanisme) en passant par l'exercice de prestations dans un lieu de travail décentré et incorporé dans un autre milieu de travail que le lieu communal (Chirec).