Question orale de Madame Christine Bogaert (DéFI) : Féminisation de l’espace public à Auderghem

Monsieur le Président,
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Echevins,
Chers Collègues,
C’est incontestable, l’espace public est fortement genré. Si les femmes représentent 51% de la population du pays, elles sont largement sous-représentées dans les noms de rues ou d’édifices publics. À Bruxelles par exemple environ 4% des noms de rues sont attribués aux femmes, contre 26% pour les hommes. Auderghem n’échappe pas à ce constat. Sur les 242 artères que compte la commune, seules 2 rues sont nommément dédiées à des personnalités féminines et 3 autres font référence aux femmes.
Ainsi, les auderghemois·e·s avaient jusqu’au 31 décembre dernier pour attribuer 5 noms de femmes ayant marqué l’histoire de notre commune à 5 lieux encore innommés. Ce vote marquait le début d’un processus qui vise à féminiser l’espace public.
Il s’agit encore une fois de la mise en œuvre d’un processus de participation citoyenne cher à notre groupe DéFI.
Mes questions sont les suivantes :
  • Pouvez-vous nous fournir le nombre de répondants à cette enquête ainsi que les premiers résultats ?
  • Quelles sont les démarches administratives encore nécessaires pour mettre en œuvre les résultats de cette consultation ?
  • De nouvelles consultations de ce type sont-elles prévues par la suite ?
  • Quelle est votre stratégie pour le reste de la législature afin de procéder à un rééquilibrage des genres dans l’espace public pour refléter un peu mieux la société d’aujourd’hui ?
Je vous remercie.
Christine Bogaert
Conseillère communale
Réponse de Madame Sophie de Vos, Échevine :
  • Pouvez-vous nous fournir le nombre de répondants à cette enquête ainsi que les premiers résultats ?
864 votes ont été enregistrés, dont 849 sur le formulaire FR et 15 sur le formulaire NL
  • Maurane : Rond point Invalides 
  • Martin : Passage Steeno Waha 
  • Blanchisseuses : Venelle Pommiers Fleuris 
  • Gomrée : Venelle Leemans Lessire 
  • Vignol : Parc Chasse Royale
  • Quelles sont les démarches administratives encore nécessaires pour mettre en œuvre les résultats de cette consultation ?
Le collège a pris acte en date du 19/1/21  de ces résultats. L’autorisation officielle de la commission de toponymie est maintenant attendue (des contacts préalables ayant eu lieu pour connaître les conditions d’acceptation par cette commission des personnalités proposées) et enfin passage auprès de votre assemblée.
  • De nouvelles consultations de ce type sont-elles prévues par la suite ?
Oui nous prévoyons une autre consultation  pour des lieux non nommés lorsque certaines voiries programmées seront finalisées, afin de ne pas « reléguer » les femmes aux seules venelles non nommées restantes et de ne pas consulter la population pour une rue à la fois.
  • Quelle est votre stratégie pour le reste de la législature afin de procéder à un rééquilibrage des genres dans l’espace public pour refléter un peu mieux la société d’aujourd’hui ?
A côté de processus de nomination d’artères communales  non nommées, nous comptons
  • donner des noms de femmes à des salles communales et/ou à des bâtiments communaux
  • placer des plaques commémoratives : une plaque est par exemple en cours de réalisation devant le hôme RF en l’honneur de  plusieurs femmes remarquables : En effet : en 1969, la reine Fabiola inaugura la résidence établie à l’emplacement de l’ancien sanatorium créé puis dirigé par Maria Madoux-Gomrée de Morialmé (1847-1915), donatrice des terres sur lesquelles fut construit le quartier, et sa belle-fille, Marguerite Madoux-Brassine (1885-1972), directrice de l’établissement. Il faut savoir que pendant la Seconde Guerre mondiale, Marguerite Brassine accepta d’y abriter temporairement des enfants juifs afin de les soustraire aux poursuites des nazis.  Elle fut aidée en cela par Christine Hendrickx-Duchaine (1902-1985), médecin et résistante, qui y travailla jusqu’en 1956 ainsi que par Julia Merny, assistante sociale en chef de la Ligue belge contre la tuberculose dont Marguerite Brassine était secrétaire. Yad Vashem a d’ailleurs décerné à ces trois personnalités le titre de Juste parmi les nations, la plus haute distinction honorifique délivrée par l’Etat d'Israël à des civils.  Toutes ces femmes seront mises à l’honneur sur la plaque, ne pouvant bénéficier toutes de noms de rues pour des raison de doublons/risuqe de confusion en région bruxelloise !
  • collaborer avec la région pour les lieux qui la concernent. Nous avons déjà un accord de principe pour des sentiers situés à Rouge-Cloître qui pourront être nommés en l’honneur d’Augusta Maes et de Trudy Bos.