En Région bruxelloise, certaines espèces d’oiseaux se font plus rares, voire disparaissent, tandis que d’autres gagnent du terrain. Toutefois, le nombre d’oiseaux nicheurs reste stable. Découvrez les dernières évolutions dans le nouvel Atlas de l'avifaune.
Inventaire de la faune aviaire à Bruxelles
La réalisation du dernier Atlas de l’avifaune a été menée par Bruxelles Environnement en collaboration avec Natagora et Natuurpunt. Près d'une centaine d'ornithologues volontaires (personnes spécialisées dans l’étude des oiseaux) ont apporté une contribution précieuse à cet inventaire de grande ampleur qui compte plus de 60.000 observations. Les principales conclusions ? En Région bruxelloise, le nombre d'espèces d'oiseaux nicheurs est resté pratiquement stable, depuis l'Atlas de 2000-2004. 102 espèces et une sous-espèce ont été observées entre 2022 et 2024 dans la capitale. Derrière ce statu quo apparent se cachent toutefois des évolutions positives et négatives.
Des oiseaux qui se font plus discrets
Le moineau domestique, le faucon crécerelle et l’étourneau, qui restent des oiseaux communs et familiers chez nous, sont toutefois des espèces en déclin. Cela dit, si les moineaux domestiques ont baissé de 93% depuis le début des recensements en 1992, on observe une certaine stabilisation de ses populations depuis 2004. Les oiseaux qui ont besoin des milieux ouverts et semi-ouverts, tels que les terrains vagues et les champs, ont disparu ou ont fortement régressé. Tout comme des espèces telles que la linotte mélodieuse, la fauvette grisette et le pipit farlouse qui souffrent de la perte d'habitats face à l'urbanisation croissante et l'imperméabilisation des sols depuis les années 1990.
Les oiseaux qui aiment rester dans la Région
Les espèces dépendantes des milieux humides affichent une tendance globale positive. La gestion des zones humides par Bruxelles Environnement ces dernières années porte ses fruits. L'amélioration de la qualité de l'eau, la restauration des berges naturelles, la préservation des zones de roseaux ou encore la remise à ciel ouvert partielle de la Senne contribuent à cette évolution. Le canard chipeau, le râle d'eau et la bouscarle de Cetti sont quelques exemples de ces oiseaux qui se développent bien.
Les oiseaux forestiers bruxellois se portent également bien. On retrouve plusieurs espèces de pics et divers rapaces en Forêt de Soignes. La conservation et l’augmentation des grands arbres anciens, ainsi que du bois mort, jouent en leur faveur.
Les espèces nichant sur les bâtiments, telles que le faucon pèlerin et le martinet noir, méritent également d’être mentionnées. Si le premier se porte très bien avec actuellement une douzaine de couples nichant chaque année à Bruxelles, contre un seul observé lors du dernier Atlas, le martinet noir, bien que toujours abondant, est en déclin.
Les espèces exotiques en hausse
Autre constat : les espèces exotiques sont également en augmentation. L’avifaune bruxelloise compte actuellement 6 espèces exotiques nicheuses, dont 3 espèces de perruches (la perruche Alexandre, la perruche à collier et la conure veuve) et 3 espèces aquatiques (la bernache du Canada, l'ouette d’Egypte et le canard mandarin). L'absence de prédateurs naturels et des conditions favorables permettent à ces populations de se développer, malgré l’interdiction de les nourrir.
Bon à savoir
Tous les résultats de cette étude sont disponibles dans l'Atlas des oiseaux nicheurs de la Région de Bruxelles-Capitale.
