Question orale de Madame Christine Bogaert (DéFI) à propos de l’ouverture d’un centre d’accueil Fedasil pour mineurs étrangers non accompagnés

Monsieur le Président,
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Echevins,
Chers Collègues,
Chaque année, des milliers d’enfants dans le monde, plus ou moins grands, quittent leurs pays d’origine pour rejoindre un pays d’accueil plus protecteur ou respectueux des droits humains. Certains voyagent avec leur famille, d’autres voyagent ou se retrouvent seuls à l’arrivée, sans parents ou représentant légal. On les appelle les mineurs étrangers non accompagnés (MENA). Une fois arrivés dans un pays d’accueil, c’est une nouvelle étape qui commence pour eux avec son lot d’obstacles, d’attentes, d’incompréhensions, d’humiliations et de discriminations, mais aussi d’espoir et de solidarité.
C’est dans ce contexte, que nous apprenions récemment que Fedasil allait implanter un nouveau centre d’accueil pour mineurs étrangers non accompagnés dans une ancienne maison de repos à Auderghem. Celui-ci devrait permettre d’accueillir une soixantaine de jeunes arrivés sans parents en Belgique à partir du mois d’octobre.
En tant que responsable du groupe 95 d’Amnesty Auderghem, ce projet me tient particulièrement à cœur et s’inscrit pleinement dans les objectifs poursuivis par la commune d’Auderghem suite à l’adoption à l’unanimité, le 2 mars 2018, par le Conseil communal, de la motion « Auderghem, commune hospitalière ». Pour rappel, cette motion avait affirmé notre volonté d’agir pour une plus grande justice migratoire.
Si je peux comprendre les doutes et les craintes des riverains du futur centre d’accueil, n’oublions pas que les principes d'humanité ne sont pas négociables. Quels que soient leurs parcours ou le statut de leurs demandes d’asile, nous nous devons d’accueillir dignement ces personnes vulnérables. C’est une question de valeurs et ce sont les miennes, celles de mon parti et de ma commune.
Mes questions sont les suivantes :
  • Pourriez-vous nous exposer plus concrètement le projet dont il est question ici. Qu’est-il exactement prévu comme accueil et encadrement des jeunes ?  
  • La commune d’Auderghem a-t-elle été concertée en amont de la décision d’implémentation du futur centre d’accueil ?
  • La commune d’Auderghem devra-t-elle intervenir financièrement et/ou humainement dans la gestion du centre ?
  • Des interactions entre les riverains, le tissu associatif de la commune et les jeunes hébergés au sein du centre sont-elles prévues ou possibles ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Christine Bogaert
Conseillère communale
Réponse de Monsieur Didier Gosuin, Bourgmestre :
Mesdames les conseillères,
FEDASIL une agence fédérale qui s’occupe de l’hébergement de migrants.
Le 16.08.21 le Gouvernement fédéral via FEDASIL a conclu un bail à durée indéterminée en vue d’occuper un bâtiment sis 192 avenue Van Horenbeeck anciennement affecté en MR/MR.
Dans ce bâtiment, FEDASIL a décidé d’ouvrir un centre d’orientation et d’observation pour Mineurs Etrangers Non Accompagnés (MENA).
Pendant 3-4 semaines les jeunes mineurs seront encadrés, observés et ensuite orientés vers une structure d’accueil adapté.
En moyenne le centre accueillera par cycle une bonne cinquantaine de jeunes qui seront encadrés par plus ou moins 40 membres du personnel aux fonctions diverses.
La décision de FEDASIL n’est soumise à aucune concertation avec la commune dans la mesure où il s’agit de conclure un bail à durée indéterminée avec une faculté de préavis de 6 mois dans le respect de l’affectation urbanistique, logement, du bien concerné.
Dès que nous avons été en connaissance de cette décision, nous avons organisé des réunions de travail avec FEDASIL en vue d’une gestion harmonieuse du centre.
Des demandes précises ont été formulées quant à la sécurisation du bien et la gestion des abords, notamment, pour ce qui concerne les trafics liés à l’exploitation du bien.
La commune n’a en rien tardé dans ce dossier dans la mesure où il était impossible de communiquer sur des décisions non prises.
De même la commune n’a aucune connaissance des transactions immobilières qui se concluent sur son territoire.
Néanmoins, pour réussir ce projet, nous avons souhaité mobiliser toutes nos forces (CEMPA, Pavillon, prévention, police) pour renforcer, si besoin était, le travail d’accompagnement de FEDASIL. Il n’est pas exclu, en outre, que nos services comme FEADSIL fassent appel au bénévolat.
Hier, le SIAMU a visité les lieux à notre demande. Son avis sera requis pour l’ouverture du centre.
Il va de soi que nous apporterons une attention particulière à la bonne intégration de ce projet dans notre commune