En marge du programme de coopération Auderghem / Ouarzazate

 

”Pour qu’ils apprennent à faire de meilleurs choix”


Ils ont entre 15 et 20 ans. La plupart habitent au Lambin et ont une vie qui n’est pas toujours facile. Tous ont un projet commun : partir au Maroc et participer à un chantier parallèlement au programme de coopération entre Auderghem et la région de Ouarzazate. Le tout en s’autofinançant à 100% !

Ce projet hors du commun est porté par la Cellule éducative de la Maison de la Prévention en collaboration avec l’asbl Carpe Diem. L’idée ? ”Aller plus loin que l’animation, explique Saïd Benallel, responsable de la Cellule. On est ici dans le cadre d’une formation avec au bout du compte un objectif précis”.

Pour récolter les fonds, les 8 jeunes participants ont retroussé leur manche à de nombreuses reprises depuis janvier dernier. Ils ont organisé le catering d’un mariage, tenu un stand de nourriture lors du festival du film méditérannéen, assumé la fonction d’animateurs lors de la fête de la Cerise à Schaerbeek, organisé le barbecue de la fête de la Jeunesse, monté divers événements dans leur quartier, etc.
 

Apprendre à adopter un comportement qu’ils n’auraient pas eu autrement


”Le but est de les mettre en contact avec les gens, de leur apprendre à sourire, à adopter un comportement qu’ils n’auraient pas eu autrement, bref à se mettre en valeur, s’enthousiasme Saïd. Aujourd’hui, ils se rendent compte qu’ils peuvent servir à quelque chose car ces jobs demandent une réelle implication de leur part”.

A ce stade, près de 85% des fonds ont été réunis. Le voyage est prévu pour Pâques 2011. Sur place, ils travailleront dans une ferme située au milieu du désert. ”Cette ferme est tenue par des jeunes qui ont décidé de se battre pour ne pas devoir quitter leur village ou leur pays, poursuit Saïd. On va donc mettre nos jeunes en contact avec eux, dans un contexte qui à mon avis est plus dur qu’ici. Cela leur permettra de prendre du recul et de faire de meilleurs choix. Notre objectif est qu’ils arrêtent de râler et qu’ils se bougent”.

Une fois que ce projet aura été mené jusqu’au bout, la cellule éducative compte bien renouveler l’opération. ”Ceux qui étaient sceptiques au départ voient que cela fonctionne. D’autres jeunes en ont entendu parler et voudraient nous rejoindre. Comme nous ne pouvons plus les intégrer maintenant, nous remettrons un autre projet sur pied”.

”On pense toujours que la coopération avec le Sud est à sens unique, conclut Didier Gosuin. Ici, on démontre que cela peut fonctionner dans les deux sens”.