Question écrite de Madame Martine Maelschalck et de Monsieur Jeremy Van Gorp (MR-Open VLD) à propos du chômage à Auderghem

LE COLLÈGE,
Vu la Nouvelle loi communale, les articles 84 et 84bis ;
Vu le Règlement d’ordre intérieur du Conseil, les articles 55 à 60 ;
Considérant ce qui suit :
Le 18.09.2020, Madame Martine Maelschalck a transmis par e-mail une question écrite à Monsieur Christophe Magdalijns, Président du Conseil communal et à Monsieur Etienne Schoonbroodt, Secrétaire communal :
Monsieur le Président,
Monsieur le Bourgmestre,
Chers Collègues,
Le journal L’Echo du 17 septembre consacre un article à l’évolution du chômage à Bruxelles, et plus particulièrement au chômage des jeunes. On peut notamment y lire que les communes du sud-est de Bruxelles (à l’exception de Watermael-Boitsfort) sont les plus touchées par la hausse du nombre de demandeurs d’emploi. Et parmi ces communes, Auderghem est la plus impactée de la Région bruxelloise avec une augmentation de 10,8%.
Nos questions sont les suivantes :
  1. Comment peut-on expliquer cette situation, selon le collège et notamment selon le Bourgmestre, lui-même ancien ministre de l’Emploi en Région bruxelloise ? Pourquoi notre commune semble-t-elle encore plus touchée que ses voisines ?
  2. Comment la commune fait-elle face à la fermeture « jusqu’à nouvel ordre en raison de la crise sanitaire » de toutes les antennes Actiris du sud de Bruxelles (y compris donc celle d’Auderghem) à l’exception de l’antenne d’Uccle – ce qui témoigne d’ailleurs d’un biais interpellant de la part d’Actiris ?
  3. Quels sont les chiffres du chômage et des demandeurs d’emploi à Auderghem et quelle est leur évolution sur un an et sur les 5 dernières années ?
  4. Certaines démarches spécifiques de lutte contre le chômage des jeunes et le chômage « post-Covid » sont-elles prises/prévues ?
Merci pour vos réponses ;
Jeremy Van Gorp et Martine Maelschalck, conseillers communaux MR-Open VLD
Le 02.10.2020, Monsieur Didier Gosuin, Bourgmestre, a répondu comme suit : 
  1. Situation : pistes d’explication
Auderghem comme la RBC connaissent une augmentation tant du taux de chômage que des DEI.  La situation est à mettre en lien avec la crise sanitaire ayant eu pour conséquence :
  • Le non renouvellement de contrats à durée déterminée ou d’intérims  ;
  • La mise en chômage économique de bons nombre de travailleurs ;
  • L’absence, depuis mars 2020, de suivi des demandeurs d’emploi et chômeurs par Actiris et beaucoup d’opérateurs en matière d’emploi ;
  • Un gel quasi-total des nouveaux engagements vu les incertitudes liées à la crise covid
Il existe 3 catégories de demandeurs d’emploi
  • DEDA ( De mandeurs d’ E mploi ayant introduit une D emande d’ A llocations). Ce sont les personnes qui perçoivent des allocations de chômage (sur la base d’un travail à temps plein ou à temps partiel) ou des allocations d’insertion.
  • SIP  (Jeunes en S tage d’ I nsertion P rofessionnelle)
    Les jeunes qui viennent de terminer leurs études qui n’ont pas encore (suffisamment) travaillé pour ouvrir le droit aux allocations de chômage peuvent bénéficier d’allocations d’insertion après avoir terminé des études « qui ouvrent le droit » après avoir été inscrits comme demandeurs d’emploi pendant douze mois. Cette période d’inscription comme demandeur d’emploi est appelée « stage d’insertion professionnelle ». Le stage d’insertion professionnelle débute généralement le 1er août. Après celui-ci, un certain nombre de conditions doivent être remplies pour pouvoir prétendre à une allocation d’insertion. Le droit aux allocations d’insertion dépend de l’âge, des études réalisées et des efforts fournis par le jeune dans sa recherche d’un emploi.
  • Autres demandeurs d’emploi inoccupés
    Il s’agit des demandeurs d’emploi qui ne perçoivent pas d’allocations de chômage et qui ne sont pas inscrits en stage d’insertion professionnelle. On retrouve donc dans cette catégorie des personnes en attente d’une décision de l’ONEM concernant leur admissibilité aux allocations de chômage, des personnes bénéficiant d’un revenu d’intégration sociale ou encore des personnes ne disposant d’aucun revenu de remplacement.
A Auderghem, nous constatons que l’augmentation par rapport à août 2019 concerne principalement les jeunes de – de 25 ans (+18,6 %) , en stage d’insertion professionnelle (+ 47,1 %) qui ont un niveau moyen ( + 20,1 %) ou élevé (+ 12,5 %)  d’études  et dont le chômage est inférieur à un an (+ 31,7 %).  Une des explications qui en découle est que des jeunes sortant des études qui, en temps normal, trouvaient un travail assez facilement sur base du diplôme obtenu doivent s’inscrire comme DEI et faire un stage d’insertion professionnelle (ancien stage d’attente).  A noter que ce pourcentage de jeunes DEI est équivalent à la moyenne en RBC.  Dans la mesure où nous avons à Auderghem un taux plus élevé que la moyenne bruxelloise de jeunes qui terminent des études de graduat et/ou universitaire, il est normal de constater une hausse plus importante dans notre commune. 
Nous enregistrons également une hausse de 13,7 % de personnes entre 25 et 49 ans qui émargent au chômage, ce qui peut s’expliquer par le fait que, dans cette tranche d’âge, il y a des contrats précaires (CDD, intérims, temps partiel) qui n’ont pas été reconduits et/ou suspendus (chômage temporaire)  en raison de la situation sanitaire. 
L’augmentation plus sensible à Auderghem se justifie également par le fait que, comme dit dans l’article, on enregistre de manière générale une baisse des inscriptions des publics les plus vulnérables, ce qui n’est pas la caractéristique d’Auderghem.  En effet, le public de DEI de notre commune, de par sa qualification, a tendance à faire les démarches nécessaires et nous avons également une politique proactive en la matière qui va justement dans le sens d’encourager toute personne sans emploi à s’inscrire comme DEI et faire les démarches pour préserver ses droits
Par ailleurs, le nombre de DEI est à mettre en lieu avec le taux de chômage.  S’il est vrai que le nombre de DEI augmente de 10,8 % par rapport à l’année dernière pour les raisons énoncées ci-dessus, le taux de chômage (9,9 %)  reste une des plus bas de la région bruxelloise dont la moyenne est le 16 %.
  1. Fermeture de l’antenne d’Actiris
L’antenne d’Actiris d’Auderghem est fermée depuis mi-mars et ne rouvrira pas avant début 2021 après une analyse de risques .  C’est le cas de toutes les antennes C (petites antennes) donc cela impacte tout le sud est de Bruxelles.  C’est une situation très problématique car les DEI auderghemois ont perdu leur référent et doivent se déplacer dans de plus grandes antennes déjà débordées par la reprise et les conditions liées aux mesures sanitaires : tiers du personnel présent en présentiel et rendez-vous espacés.  Il y a un risque de perte d’un public déjà éloigné du marché de l’emploi qui, sans suivi, peut disparaitre dans la nature.  Les jeunes, pour lesquels un protocole strict était prévu déterminé par les mesures prises lors de la précédente législature (stage d’insertion professionnelle, contrat d’insertion, Plan d’Action Individualisé obligatoire, …) , risquent de perdre un temps certain faute de suivi.  Au niveau communal, le service emploi et l’ALE sont disponibles pour rencontrer et suivre’ ceux qui en font la demande mais l’absence d’accès aux listings des personnes concernées augmente la difficulté d’accès à l’information.
  1. Chiffres du chômage
Les chiffres du chômage sur 5 ans montrent qu’Auderghem est une des communes à la pointe en matière de politique d’emploi.  Les statistiques reprenant la moyenne de 2019 le prouvent puisque nous enregistrons la plus grande baisse de DEI de toute la Région (-4,9 % par rapport à 2018) et le deuxième taux de chômage le plus bas de la Région (8,8%).
Moyenne des DEI sur 5 dernières années
  • 2016 : 1615
  • 2017 : 1572
  • 2018 : 1479
  • 2019 : 1425
Les chiffres actuels (1616 DEI) sont donc à pondérer en raison de la crise et doivent être relus sur une année civile.
  1. Actions mises en place
La commune d’Auderghem n’a pas attendu la fin d la crise sanitaire pour mettre ne place des actions des initiatives spécifiques permettant aux DEI de retrouver le chemin de l’emploi et/ou définir un nouveau projet professionnel.
Depuis juillet, les actions mises en place sont :
  •  La reprogrammation des ateliers du Printemps de l’Emploi 2020 qui ont du être annulés à savoir (financement via le subside PE inter MDE 2020) :
    • Jobcoaching
    • Valeurs entreprise et individuelles
    • Codes comportementaux au travail
    • Estime et confiance en soi
    • Elevator pitch
    • Simulation d’entretiens d’embauche ;
  • L’organisation avec l’IAPS d’un module spécifique de formation en bureautique alliée à la formation aux outils numériques  de recherche d’emploi et de communication en ce compris les outils de visioconférence ainsi que la préparation à l’entretien d’embauche en présentiel et/ou téléphonique : 100 heures financés par la Commune.  Le 1 er module de formation a commencé le  21 septembre avec 14 personnes inscrites.  Une 2 ème édition est prévue en novembre.
  • La formation « after printemps »  : organisée généralement en octobre/novembre et financée par le budget formation de l’ALE. Il s’agit de 4 demi-journées avec pour but de rebondir et affiner ce qui a été amorcé pendant le « Printemps » en développant une solution de screening rapide et efficace afin d’orienter plus vite et mieux les chercheurs d’emploi vers les outils d’aide et d’orientation ;
  • Le projet local 2020 de la Maison de l’Emploi de remobilisation des chercheurs d’emploi dont le thème est « remobilisation# rebondir après la crise du Covid 19 » ;
  • Nous avons fait appel   à des intervenants habituels du Printemps de l’Emploi pour l’organisation à partir d’octobre 2020  d’ateliers spécifiques en faveur notamment des femmes ou familles monoparentales ou autre type de population particulièrement fragile et éloignée du marché de l’emploi. Un atelier « Femmes et travail » est programmé pour fin octobre.
PREND ACTE
  • de la réponse à la question écrite
  • de la publication de la question et de la réponse, après traduction, sur le site internet communal