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26/04

Un Auderghemois à la tête de la police locale

Michel Deraemaeker rempile pour un troisième mandat

Le commissaire divisionnaire Michel Deraemaeker vient d’être confirmé pour un troisième mandat à la tête de la zone de police. Comment voit-il la police de demain ? Quelles sont ses priorités pour notre commune ? Rencontre avec cet Auderghemois de naissance à la tête des 530 policiers qui assurent la sécurité des communes d’Uccle, de Watermael-Boitsfort et d’Auderghem.

Vous rempilez pour un 3e  mandat à la tête de la zone de police. Quel regard portez-vous sur vos deux mandats précédents ?

Michel  Deraemaeker :  Au  cours des cinq dernières années, nous avons dû déployer des moyens très importants pour faire face à la menace terroriste. Malgré cela, la criminalité a diminué d’un tiers, notamment  les délits violents commis dans l’espace public. Parallèlement nous avons beaucoup investi dans la police de proximité et dans l’accueil de la population. Je suis donc particulièrement fier de notre zone de police. Fier de ses collaborateurs et de leur engagement, surtout en regard des moments difficiles que nous avons connus.

Un événement vous a-t-il particulièrement marqué ces dernières années ?

M. D. : Ce sont bien sûr les différentes attaques terroristes en Europe. Et surtout celles du 22 mars à Bruxelles et Zaventem car beaucoup de victimes venaient de notre zone de police. 77 personnes ont été prises en charge par notre service d’assistance policière aux victimes. Après le lockdown à Bruxelles, la demande de sécurité était énorme. Surtout pour la réouverture des  écoles.

Nous avons déployé tout notre personnel pendant plusieurs semaines, y compris ceux qui sont d’ordinaire affectés à un travail plus administratif. Je ne l’oublierai jamais.

Comment voyez-vous l’évolution de notre police locale ?

M. D. : Nous devons nous efforcer de rendre un service en phase avec les attentes des citoyens. Nous devons savoir ce qui se vit dans la population. Un bon travail de quartier est très important. C’est pour cette raison que j’ai voulu que nos inspecteurs de quartier soient pratiquement toujours joignables. Par ailleurs, la population interagit de plus en plus via les medias sociaux comme Facebook et nous devons en tenir compte. Des initiatives telles que “on flashe dans ma rue” ou l’augmentation de la présence policière dans les centres commerciaux découlent déjà de cette interaction. Maintenant, de manière plus scientifique, nous mesurerons à nouveau les attentes des citoyens à travers une enquête de sécurité, dénommée Moniteur de Sécurité, que nous mènerons dans le courant de l’année 2018. Les résultats seront utilisés pour l’élaboration de notre nouveau plan zonal de sécurité.

A  propos  du  futur  plan  zonal de sécurité, des priorités se dégagent-elles déjà ?

M.  D. :  La  mondialisation de la digitalisation génère de nouvelles formes de criminalité, souvent plus cachées.   Cette cybercriminalité s’observe notamment dans des faits telles que la fraude, l’extorsion et l’usurpation d’identité. La police doit pouvoir aider, assister et conseiller les victimes de ces formes de criminalité. Parmi les autres priorités, nous devrons aussi continuer d’assurer une présence policière visible dans les rues. Ces dernières années, j’ai pris l’habitude de compter les patrouilles de police que je croise dans mes déplacements. Le nombre de policiers que je vois est assez impressionnant. N’hésitez pas à faire le test : l'augmentation du nombre de policiers en rue est l'un des aspects les plus marquants du travail de ces dernières années. Et cela le restera.

Qu’est-ce qui selon vous a le plus changé dans le métier de policier depuis le début de votre carrière ?

M. D. : La digitalisation. Nous en sommes aujourd’hui à  la deuxième révolution digitale depuis que la machine à écrire a été reléguée à la ferraille. C’est un autre enjeu sur lequel nous devrons continuer à nous concentrer afin que nous puissions toujours mieux servir la population avec des outils modernes.